Hommage à Samuel Paty
Texte rédigé par les élèves de l’atelier théâtre
Nous tenons à rendre hommage à notre professeur d’histoire Samuel Paty qui est mort d’une façon terrible, inacceptable.
C’était un professeur qui enseignait à ses élèves les droits, la justice, l’éducation morale et civique et qui ne méritait pas de mourir. Il a enseigné les valeurs de la liberté d’expression et de la pensée.
Il est le genre de professeur que j’aurais aimé avoir, que j’ai déjà eu, le genre de professeur qui vit son métier comme une vocation, une mission.
Ces professeurs sont des puits de connaissances, ils aiment parler à leurs élèves, ils aiment les faire voyager, ils sont là pour eux, rien que pour eux.
Les vacances venaient de commencer lorsque j’ai allumé la télé et que j’ai appris qu’une nouvelle horreur était arrivée. J’en ai marre. Marre de voir tous ces drames à chaque fois que je regarde les infos ou que je lis les journaux.
J’ai eu envie de dire « encore un nouvel attentat », comme si j’avais fini par m’y habituer, mais je me suis rappelé ce que m’avait dit mon professeur en 2015 : ces évènements ne doivent jamais être banalisés sinon c’est qu’ils auront gagné.
Aujourd’hui c’est la rentrée scolaire, « le retour des vacances de la Toussaint », ces vacances ont été rythmées par le coronavirus encore mais autre chose de plus personnel qui a concerné la France, attaquée pour sa liberté d’expression et d’enseigner mais ce qui été le plus bizarre dans cette rentrée c’était le regard de certains professeurs, plus précisément d’un prof d’histoire lui qui a cette façon d’enseigner assez rare, celle où le professeur parle franchement, il était comme éteint comme si cette tragédie avait eu raison de lui.
Quelles horreurs sont parfois commises… L’humanité est en train de se déshumaniser, progressivement. L’humanité, j’ai dit ? Ça fait pourtant bien longtemps que j’ai perdu foi en elle.
Ne désespérons pas et donnons la parole à Ariane Mnouchkine, metteur en scène et directrice du théâtre du soleil à la Cartoucherie : « Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée.
Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.
Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.
Disons-le, haut et fort, car beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.
Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient. »
Qu’est-ce qu’un professeur ?
Tout d’abord c’est quelqu’un qui doit être extrêmement patient face aux bavardages incessants.
Quelqu’un d’une grande ouverture d’esprit qui nous voit évoluer au fil des années.
Quelqu’un qui va faire semblant de nous croire lorsqu’on lui dit qu’on a oublié notre DM sur notre bureau pourtant fait la veille au soir.
Quelqu’un qui reste passionné même devant une classe à moitié endormie à huit heures et demie.
Quelqu’un que nous allons adorer lorsqu’on reçoit un 20 mais un peu moins apprécié lorsque la note est divisée par trois.
Quelqu’un qui nous écoute nous plaindre d’avoir 4 exercices à faire pour s’entraîner alors qu’il a 500 copies à corriger.
Quelqu’un qui nous enseigne les choses fondamentales de la vie mais également des formules que nous n’arriverons jamais à retenir.
Quelqu’un qui transmet son savoir, sa passion aux futures générations.
Alors à tous les professeurs merci.
Vous avez toujours voulu nous élever toujours plus haut vers la connaissance, vous nous éclairez chaque jour pour qu’on soit meilleur que les jours précédents.
Vous avez bouleversé tant d’esprits, tant d’élèves qui ne vous remercieront jamais assez de les avoir éduqués.
Alors merci.
Merci d’exercer chaque jour votre métier avec passion et amour,
Merci d’être là en tant que deuxième parent d’une année,
Merci de nous inculquer nos valeurs, même si elles ne seront jamais perçues pareilles par tout le monde.
N’arrivant pas à retranscrire mes sentiments en mots sur cet acte inhumain.
Un sentiment de haine, d’incompréhension et de désespoir me submerge.
Cependant,
Merci,
Merci, pour tous les cours que vous avez donnés
Pour tous les élèves à qui vous avez enseigné
Pour votre courage
Merci
On ne vous oubliera pas
Continuons d’écrire, de dessiner, de crier, de jouer et d’aimer notre liberté d’expression. La vie d’un homme a été perdue alors qu’il enseignait cette liberté si fondamentale dans notre pays. La démocratie a été poignardée par le fanatisme islamique.
Comme Nelson Mandela l’a dit « J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de la peur, mais la capacité de la vaincre ».
Dans une société où nous pouvons apprendre librement
dessiner librement
penser librement
Un grand respect à nos professeurs, qui chaque jour nous enseignent.
Et seulement eux savent à quel point il est difficile de former les grandes âmes de demain.
Nous nous souviendrons de vous.
Nous ne vous connaissions pas
Mais nous savons
Oui nous savons
Que vous n’avez pas mérité ce tragique sort
Et vous resterez dans nos mémoires pour toujours
Soyons libres
Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier.
Monsieur Samuel Paty, la République vous remercie.
La France se souviendra.
Elle se souviendra de rester unie.
En tout cas, et en tout temps, elle se souviendra de rester forte. De s’opposer à quiconque menace la paix ou la liberté́.
Elle se souviendra d’accepter chaque croyance, chaque opinion, sans faire de différences entre elles.
De croire en la liberté́, au futur et aux idéaux.
Merci Monsieur Paty, pour avoir défendu notre liberté́.
Non à la mort avant terme.
Non à la violence.
Non à la haine.
Oui à la liberté et liberté d’expression.
Oui à la vie !